Réflexion critique
L’article En amont d’une approche culturelle de l’enseignement : le rapport à la culture (Simard et al. 2007), me donne l’occasion de me situer comme enseignante en devenir. Selon la classification proposée dans l’article, sur le plan individuel, le rapport à la culture qui me décrit le mieux serait le type intégratif-évolutif. Dans mon premier schéma conceptuel, les indices qui le laissent penser sont peu nombreux. Toutefois, la variété d’éléments qui constituent la culture, servant à façonner un individu, peut laisser entrevoir l’importance qu’occupe la culture dans ma vie. Je la sais multiple et je pense qu’elle participe au développement, à l’émancipation des sociétés et des individus qui la composent. C’est ce que j’ai voulu représenter. Malheureusement, n’apparaissent pas les réflexions et les questionnements suscités ainsi que les transformations que la culture opère. Il est vrai que le schéma ne dévoile pas la position de l’enseignant par rapport à son rôle dans l’intégration de la culture chez les élèves. Je n’avais probablement pas réfléchi à la question à ce moment-là. Je sais, toutefois, que le mécanisme de réflexion, de remise en question qui est au cœur du rapport intégratif-évolutif est parfaitement compatible avec mon mode de fonctionnement habituel. Pour ce qui est du plan pédagogique, je ne sais pas encore exactement où je me situe. J’ai tendance à voir d’un œil admiratif le type intégratif-évolutif, mais je le trouve exigeant. La réflexion, la critique, les stratégies, qui vont de pair avec le type intégratif-évolutif suggèrent que l’enseignant dispose d’assez de connaissances, de confiance, pour mener à bien l’entreprise d’une part, et d’autre part, que les élèves se sentent assez compétents et concernés pour s’investir. Je me pose la question suivante : « Dans quels contextes est-ce le meilleur rapport à adopter ? Donne-t-il toujours des résultats remarquables ?». Dans les conditions présentes, j’irais spontanément vers un rapport instrumentaliste de la culture. Je suis consciente que mon schéma conceptuel laisse entendre un type scolaire avec l’utilisation des termes « transmettent des connaissances » et l’absence de liens avec la culture dans les stratégies. Toutefois, ma personnalité ne laisse pas de doute, dans ma classe la culture sera omniprésente. Je ne sais cependant pas la forme qu’elle prendra. Je rejoins Denis Simard (2002, p.8), lorsqu’il dit : « une approche culturelle de l’enseignement demande […] un engagement, une curiosité contagieuse, un plaisir et une soif d’apprendre, bref, un intérêt passionné pour les choses de la culture dans sa vie personnelle et dans son enseignement. » Il parle aussi « d’ardeur communicative », je crois aussi qu’une telle disposition d’un enseignant peut contribuer à créer un lien affectif significatif, entre l’élève et la matière, qui pourrait faciliter l’intégration des concepts dans d’autres contextes. Malgré les avantages du rapport intégratif-évolutif, l’alternance entre les types de rapport m’apparaît le plus réaliste des scénarios selon les objectifs visés, le contexte et la personnalité de l’enseignant. Dans cet ordre d’idée, le type scolaire pourrait s’avérer tout à fait opportun dans une situation donnée. N’en reste pas moins que j’approuve le principe que tous les concepts du programme de sciences méritent d’être enrichis de faits culturels passés ou présents que ce soit dans le but de susciter l’intérêt, la réflexion, l’intégration, le débat, de créer du sens, etc.
En conclusion, je souhaite être un « passeur culturel »
(Zakhartchouk, 1999) pour ceux prêts à franchir le pas ou du moins celle qui
ouvre une brèche sur l’extérieur pour les plus réfractaires à la science et à
la technologie.
Voici le schéma conceptuel illustrant mon propos: Rioux, I. (2013). Mon schéma conceptuel de la culture. Travail effectué dans le cadre du cours INT 201. BES science et technologie. Université de Sherbrooke, Sherbrooke. Document télé accessible à l’adresse : http://isabellerioux.blogspot.ca/ (paru en septembre 2013)
Simard, D. (2001). Comment favoriser
une approche culturelle de l’enseignement ? Vie pédagogique 124, septembre-octobre.
P.5-8.
Simard, D., Falardeau, E., Emery-Bruneau, J., Côté, H. (2007). En amont d’une approche culturelle de
l’enseignement : le rapport à la culture. Revue des sciences de
l’éducation, vol.33, no 2, p.287-304. Document télé accessible à
l’adresse : http://id.erudit.org/iderudit/017877ar
Zakhartchouk, J-M.
(1999). L’enseignant, un passeur culturel.
Collection : Pratiques et enjeux pédagogiques. ESF éditeurs. P.15-31.
Ce texte exprime d’abord la perception qu’Isabelle a de sa culture sur le plan individuel pour ensuite aborder le plan pédagogique. Elle explique sa façon de percevoir la culture sur chacun de ces plans. Elle s’associe au type intégratif évolutif pour le plan individuel et à deux types pour le plan pédagogique soient l’intégratif-évolutif et l’instrumentaliste. L’idée principale que je ressors de la réflexion d’Isabelle c’est qu’elle a une bonne connaissance d’elle-même et tente de rester réaliste quant au style de passeur culturel qu’elle désire être. Finalement, l’élément qui m’a le plus marqué est qu’elle reste honnête envers ces croyances dans ce qu’elle dit. Elle semble pensée tout ce qui est écrit et l’affirme bien. Très bonne réflexion qui porte à réfléchir sur sa propre réflexion.
RépondreEffacerJ’adore la réflexion critique d’Isabelle! J’adore le fait qu’elle fait un excellent parallèle avec ce que son schéma propose et ce qu’elle applique réellement dans la vie. Il est effectivement très difficile de clairement élaborer toutes nos idées seulement dans un schéma conceptuel alors qu’en le commentant, nous réussissons plus facilement à exprimer notre véritable pensée. Je suis également tout à fait en accord avec le point qu’elle soulève, pour en avoir moi aussi fait mention dans ma réflexion, à propos des efforts qui doivent être déployés pour être un enseignant de type intégratif-évolutif. Comme elle le mentionne également un peu plus loin dans sa réflexion, je suis, comme Isabelle, tout à fait consciente que chaque rapport est pertinent dans certaines circonstances. La partie mentionnant le fait que l’enseignant n’est pas le seul acteur dans le développement culturel des élèves, mais que ceux-ci ont également un rôle actif à jouer est très pertinente; il est effectivement important de le prendre en considération en classe. Bref, je considère que cette réflexion est extrêmement réaliste et qu’elle porte à réfléchir entre l’idéal et le possible. Félicitation, j’ai vraiment adoré lire cette réflexion!
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